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Gousse de vanille de Tahiti : historique de production
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Auteur

Olivier SEO
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Date de l'article

12/12/2021

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Tout d’abord, la gousse de vanille de Tahiti impose le respect parmi ses utilisateurs. Par exemple, les grands cuisiniers se l’arrachent. Beaucoup plus parfumée que la vanille Bourbon, la gousse de vanille de Tahiti tire son subtil arôme d’une spécificité unique. La gousse de vanille de Tahiti ne s’ouvre pas à maturité. Elle conserve ainsi tous ses arômes et sa puissance gustative.

Une production en dent de scie

La production de gousse de vanille de Tahiti a connu des périodes fastes et d’autres moins glorieuses. Ainsi, dans les années 60, Tahiti inondait le monde entier avec environ 200 tonnes de vanille. Mais au cours des dernières décennies, la production a diminué dans des proportions inquiétantes.

Par exemple, en 1999, seulement 5 tonnes ont été produites. La courbe de production a ensuite été chaotique. 25 tonnes en 2010, 17,5 tonnes 2013 et 25 tonnes en 2014. A partir de 2015, la production chute au dessous des 15 tonnes (13,5).

gousse de vanille Tahiti

Un plan de relance mis en place en 2013 visait à revenir à une production à 3 chiffres avec une ambition de 100 tonnes en 2016, ce qui n’arriva pas (11 tonnes produites en 2016). Les experts estiment que ce plan destiné à relancer la production de gousse de vanille de Tahiti ne portera ses fruits qu’en 2025.

Après un nouvel espoir de reprise en 2017 avec 16,5 tonnes, les années suivantes montrent une chute inexorable. 15 tonnes en 2018, 13 tonnes en 2019 et 9,5 tonnes en 2020.

Pour finir, précisons de quel type de gousse de vanille nous parlons. Les quantités exprimées dans cet article concernent la gousse de vanille préparée. Celle-ci se dépose au soleil pour y perdre de l’eau. Avec un taux d’humidité stabilisé entre 45 et 55%, ces gousses de vanille peuvent recevoir l’appellation de qualité extra.

A noter que lors de ce traitement de séchage, la vanille de Tahiti perd un tiers et jusqu’à la moitié de son poids initial.

Voyons maintenant comment se lancer dans la production de la gousse de vanille à Tahiti.

S’armer de patience

La culture de la vanille de Tahiti réclame une patience à toute épreuve … ainsi qu’une trésorerie bien garnie pour démarrer. Toutefois, considérant que la gousse de vanille de Tahiti fait partie des cultures qui donnent lieu à un produit rare et cher, la réussite de l’entreprise peut mener à un mieux-être financier.

Il faut bien dire qu’avec une production de plus en plus clairsemée, la vanille de Tahiti a pris de la valeur sur le marché de la vanille mondiale. Mais avant tout, la patience reste le maître mot de ce genre de culture. Il ne faut attendre aucune rentrée d’argent avant au moins deux ou trois ans.

La culture de la gousse de vanille doit se réfléchir sur le long terme. L’attente des premières récoltes et la mise en œuvre somme toute importante d’une plantation doit aussi s’inscrire dans la durée. Un tel investissement en temps et en argent doit pouvoir être pérennisé sur plusieurs années. Par exemple, inutile de se lancer dans ce type d’agriculture et de prévoir de s’arrêter au bout de 5 ou 6 ans.

De longues étapes avec un processus entièrement manuel

Complètement artisanale, l’exploitation de la gousse de vanille à Tahiti n’est pas une industrie. Cela reste une activité artisanale où la main-d’œuvre est prépondérante. De telles contraintes ont de quoi en rebuter certains de se lancer dans l’exploitation de la gousse de vanille à Tahiti.

Il faut souligner que le mariage des fleurs donnant naissance aux gousses de vanille (1 fleur = 1 gousse) se fait toujours à la main. Il s’agit d’une opération délicate et qui réclame un vrai savoir-faire. Il ne saurait être question, et de toutes façons, il n’existe pas de méthode industrielle pour exécuter cette tâche. Après cette opération qui se fait fleur par fleur, il faut attendre entre 9 et 10 mois pour procéder à la première récolte. Ensuite, le travail n’est pas terminé. Il faut passer à l’étape du séchage. Cela consiste à mettre les gousses de vanille au soleil plusieurs heures par jour.

Un processus aussi long et qui ne dégage aucune source de revenus pendant tout ce temps dissuade de nombreux jeunes à se lancer dans la culture de la vanille de Tahiti.

Pourtant, il s’agit d’un produit qui se vend très cher et qualifié de « luxe » par les cuisiniers. Pour donner un exemple, la vanille de Tahiti se vend facilement 175 € le sachet de 100 grammes, soit un prix au kilo de 1750 €

La patience peut aussi payer pour ceux qui auront eu les moyens d’attendre…

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