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La vanille en république dominicaine
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Auteur

Olivier SEO
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Date de l'article

11/02/2025

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Comme beaucoup d’autres vanilles du monde (Vanille d’Ouganda, vanille de Lifou ou vanille de Java), la vanille de République Dominicaine est exploitée par des petits producteurs. Ceux-ci continuent de travailler la vanille comme cela a toujours été fait depuis des décennies.

Pour illustrer ce propos, l’organisme « Instituto Agrario Dominicano » a initié une démarche en confiant 1000 plants de vanille répartis entre 227 producteurs. Cette initiative permet aujourd’hui de faire travailler près de 1400 personnes.

Pour autant, la vanille de République Dominicaine est aussi produite par des exploitations plus importantes. Dans la province Hermanas Mirabal (Tenares) existe une vaste étendue consacrée à la culture de la vanille identifiée par une marque, « Blue Mountain Forest Vanilla ».

A l’instar des autres vanilles (vanille de Mayotte, de Guadeloupe ou de la vanille Cristal), la vanille de République Dominicaine tente de s’exporter à travers le monde.

Données d’exportation

L’exportation de la vanille de République Dominicaine évolue entre 170 et 200 tonnes par an (chiffres observées sur les dernières années).

En 2023, belle année pour la production de vanille de la région, la masse exportée était de 196 tonnes.  Pour l’année 2022, ce sont 187 tonnes qui se sont échangées sur les marchés mondiaux. Enfin, en 2020, le pays indiquait une exportation globale de 170 tonnes.

Il faut souligner que 93% de la vanille estampillée Caraïbes et Amérique Latine provient de la République Dominicaine.

Prix de marché de la vanille de République Dominicaine

Les derniers prix enregistrés font état d’environ 10 USD/Kg pour la vanille de République Dominicaine à l’exportation.

On constate aussi que les prix de vente moyen connus restent bien inférieurs à ceux de la vanille dite « Premium » (Vanille de Madagascar ou de Tahiti). Cela indique peut-être un affinage moins élaborée des gousses.

En revanche, pour les résidents de République Dominicaine qui en achètent sur place, le prix semble être beaucoup plus bas.

Les atouts de la production

Comme pour beaucoup d’autres vanilles, le climat existant dans certaines régions de la République Dominicaine restent favorables à sa culture. La main-d’œuvre locale montre un intérêt croissant pour des filières à plus haute valeur ajoutée. Il y a donc une nette tendance à faire évoluer la qualité de la vanille. L’idée demeure bien sûr de pouvoir accéder aux marchés internationaux de la vanille de qualité supérieure. En cela, les producteurs travaillent pour améliorer les aspects logistiques et de transformation qui, pour l’instant, oriente la plus-value dans la mauvaise direction.

Bien évidemment, cette volonté entre en conflit avec une concurrence mondiale forte et la volatilité des prix des marchés mondiaux.

Les projets des producteurs plus modestes parviennent à se soutenir grâce à une organisation bien établie.

En résumé …

La production de la vanille de République Dominicaine reste dans l’ombre des grandes vanilles mondiales. Pourtant, la République Dominicaine demeure le principal exportateur de vanille d’Amérique Latine et des caraïbes. Cette dominance s’appuie sur l’absence de concurrents dans la région.

Au contraire de beaucoup d’autres vanilles du monde, l’exploitation de la vanille de République Dominicaine a réellement commencé aux alentours de 2010. Un organisme, l’Instituto Agrario Dominicano, a véritablement été le pionnier dans la culture de la vanille. Il a permis l’implantation de cultures dans des zones rurales comme Yamasá ou Hermanas Mirabal.

Les petits producteurs concernés par ces exploitations agro-forestières ne rivalisent pas encore avec les grosses productions mondiales. Mais des prévisions ambitieuses comme celles de la grande plantation Blue Mountain Forest Vanilla pourraient, à termes, tripler la production actuelle.

Pour rivaliser avec les vanilles du reste du monde, cette vanille doit aussi monter en qualité. Avec une qualité moindre qui dépend d’un séchage et d’un conditionnement peut-être mal maitrisés, le prix de marché des gousses demeure trop bas.

Pour atteindre cet objectif, il faut améliorer la qualité post-récolte. Les méthodes de séchage doivent être standardisées. La vanille de République Dominicaine a besoin d’une image de marque propre.

Enfin, les producteurs doivent être plus impliqués dans cette politique de hausse de qualité.

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