Voilà une autre variété de vanille aussi confidentielle que la vanille de Tahiti ou que la vanille de Guyane. Bien moins connue que la vanille de Madagascar, la vanille de Mayotte est également riche de son histoire.
La culture de la vanille des Comores débute en 1853
C’est la compagnie des Comores qui importe la vanille à Mayotte en 1853. La terre et le climat de l’ile se révèlent propices à ce type de culture.
Quelques 50 années plus tard, la vanille de Mayotte devient la production emblématique de l’ile avec pas moins de 10 tonnes produites chaque année. Celle-ci a pu se maintenir pendant plusieurs décennies mais a commencé une lente décrue au fur et à mesure que la vanille de Madagascar s’inscrit dans une production de masse.
L’arrivée de la vanille artificielle ne va pas non plus faciliter l’accroissement de la culture de la vanille de Mayotte.
Il y a quelques années, la volonté de reprendre et de revitaliser la filière de la vanille des Comores se fait sentir.
Une association (Saveurs et Senteurs de Mayotte), créée en 2017, a décidé de relancer la production. Le soutien technique apporté aux exploitants et la prise en charge de la commercialisation du produit a permis une reprise significative de la production. Celle-ci est passée de 65 kilogrammes en 2018 à 1,4 tonnes en 2022.
La culture de la vanille de Mayotte
Le type de vanille utilisé dans la culture de la vanille de Mayotte porte le nom de « Vanille Planifolia ». Les saveurs qui se dégagent des gousses offrent des notes de datte séchée, de praline et de cuir.
Afin d’optimiser les coûts, la vanille des Comores se cultive par le biais de producteurs réunis en association. Comme en Polynésie ou d’autres contrées où on travaille la vanille, Mayotte met un point d’honneur à respecter les traditions et le savoir-faire ancestral.
Les lianes de vanille prennent place au milieu d’autres cultures. La plupart du temps, il s’agit d’arbres fruitiers (bananiers, papayers, orangers…).
Par conséquent, la vanille de Mayotte s’inscrit parfaitement dans l’idée d’une agriculture durable et respectueuse de l’environnement.
Perspectives pour la vanille des Comores
Bien que la vanille de Mayotte soit toujours considérée comme un fleuron des épices les plus rares, les exploitants doivent toutefois continuer de se battre pour faire reconnaitre leur travail. La production (80 kg/hectare), en comparaison 10 fois moins importante que la vanille de Madagascar, n’offre qu’un rendement limité. Pour relever le défi de cette culture de la vanille des Comores, les agriculteurs doivent améliorer leur technique de production. La densité des plantations doit être étudiée de plus près. La fertilité des sols reste aussi un sujet à creuser.
Pourtant, des initiatives locales prouvent que les lignes bougent. Témoin, la fête de la vanille qui prend place au Pôle d’excellence rurale de Coconi et de nature à sensibiliser le public sur l’importance de la culture de la vanille à Mayotte.
Comme pour beaucoup d’autres variétés de vanille à travers le monde, celle de Mayotte cherche à renaitre sous les efforts des uns et des autres.
