La vanille de Guadeloupe reste une niche et une culture à part dans la filière agricole des Antilles. Dans les années 20, la vanille de Guadeloupe affichait l’une des plus grosses productions mondiales avec pas moins de 35 tonnes exportées. Ce passé glorieux est aujourd’hui en reconstruction avec des acteurs locaux décidés à retrouver les niveaux de production d’antan.
Aujourd’hui, il existe des méthodes de cultures complémentaires, entre tradition et l’envie de jouer sur le durable. Ainsi, le rendement par hectare peut aller de 80 à 140 kg de vanille brute. La vanille Guadeloupéenne transformée atteint de 18 à 31 kg par hectare.
Quelles variétés de vanille se cultivent en Guadeloupe ?
Contrairement à d’autres contrées où l’on privilégie une seule variété, la Guadeloupe a choisi la pluralité avec deux espèces cohabitantes. La vanilla Planifolia (comme la vanille de Madagascar, la vanille du Sri Lanka ou la vanille de Mayotte) et la vanille Pompona appelée aussi « Vanille Banane ». Toutefois, cette dernière variété est minoritaire face à la vanille Planifolia, ce qui fait augmenter son prix de vente reflet de sa rareté. Seulement 300 grammes de vanille de Guadeloupe issue de la vanille Pompona sont produits par exploitant.
Par ailleurs, il faut savoir qu’en Guadeloupe, les filières agricoles café et vanille ne représentent qu’un pourcentage infime de la production agricole globale. A peine 1% des exploitations agricoles recensées. Elles occupent moins de 0,5% de la surface allouée à ces mêmes exploitations.
Avec une production moindre que ce qu’elle pouvait être il y a quelques décennies, la gousse de vanille de Guadeloupe se vend environ 25€. Pour rappel, de la gousse de vanille industrielle s’échange aux alentours de 5€. La vanille de Guadeloupe a atteint des prix de vente faramineux (jusqu’à près de 6500€ au kilo). De fait, cette épice se classe parmi les plus rares du monde, à l’identique de la vanille de Bali ou de Guyane.
Une culture qui reste artisanale
La culture de la vanille Guadeloupéenne a du mal à franchir un palier. Les aléas climatiques de plus en plus violents (cyclone Irma et ouragan Maria en été 2017) ont affectés les plantations. Surtout dans les régions tropicales, ces phénomènes météorologiques hors norme ne font pas pencher en faveur d’un agrandissement des exploitations.
La production de la vanille reste donc artisanale, voire marginale, avec très peu de producteurs vraiment actifs sur le sujet.
La distribution et la vente de cette vanille reste aussi très compliquée. Il s’agit toujours d’un marché de niche avec aucune présence en distribution classique (épicerie fine). Seulement disponible en circuit court (sur place) ou sur des boutiques en ligne, la vanille de Guadeloupe se fait plutôt discrète sur le marché mondial de la vanille.
Les acteurs de cette filière agricole tentent de relancer la production pour s’approcher du niveau du début du 20ème siècle.
Cette démarche passe par la reconstitution des plantations après le passage des cyclones, la formation de nouveaux producteurs, la structuration des circuits de commercialisation et surtout la valorisation touristique des vanilleraies déjà en place.
Pour résumer ce billet sur la vanille de Guadeloupe, rappelons-en les 5 points importants.
- Au début du 20ème siècle, la Guadeloupe produisait environ 35 tonnes de vanille
- 2 espèces de vanille existent en Guadeloupe (Vanilla Planifolia et vanille Pompona)
- La gousse de vanille de Guadeloupe se vend environ 25€
- Le changement climatique encourage les phénomènes météorologiques violents (ouragans, cyclones) qui perturbent la culture de la vanille Guadeloupéenne
- Les acteurs locaux tentent de relancer la production à son plus haut niveau
